À partir de janvier 2022, les taux de crédit immobilier se sont complètement envolés. Le pouvoir d’achat immobilier des Français a par conséquent bien réduit. Aujourd’hui, et depuis cette explosion des taux, les particuliers ont plus de difficulté à emprunter. On fait le point sur l’année écoulée.
Que s’est-il passé en 2022 ?
L’année 2021 a été une année record pour l’investissement, et notamment les accords de crédits immobiliers. Vous vous en rappelez probablement, d’autant plus si vous avez emprunté à cette période, mais les taux étaient historiquement bas. Cela fait maintenant un an que le marché du crédit immobilier a changé. Au printemps dernier, la production de crédits immobiliers et donc par conséquent les accords de prêts bancaires ont ralenti, et ont même reculé de 3 % fin 2022. Du côté de l’immobilier neuf, le nombre de prêts accordé a même diminué de 21,9 %, du jamais vu !
D’après la Banque de France, en février 2023, le taux moyen d’emprunt était de 2,33 % alors qu’il était de seulement 1,13 % en février 2022 ! Il a été multiplié par 2. Rappelons que, pour lutter contre l’inflation, la Banque centrale européenne a annoncé aux banques le resserrement des conditions d’accord de crédit immobilier. L’objectif était de faire augmenter le coût de refinancement des banques, qui l’ont répercuté sur leurs clients.
Les crédits se resserrent
Les établissements bancaires ont du mal à répercuter les coûts imposés par la Banque de France sur les crédits immobiliers accordés. En effet, le taux d’usure, dont on a parlé dans l’article précédent et qui, pour rappel, permet de plafonner les taux pratiqués par les banques pour octroyer des crédits, a du mal à suivre l’envolée des taux. Les marges des banques se sont réduites, et pour faire face, elles ont donc diminué leur accord de crédit. Pour régulariser cette situation, depuis le 1er février 2023, les autorités ont décidé de réajuster le taux d’usure chaque mois, jusqu’au 1er juillet (et non plus chaque trimestre, comme c’était le cas avant). Cela permet de rebooster le marché et de redynamiser l’accord des crédits immobiliers.
Mais c’était sans compter sur la hausse des taux, qui vient drastiquement faire chuter le pouvoir d’achat immobilier des ménages. Meilleurtaux a annoncé récemment qu’un couple percevant 3 000€ de revenus nets par mois, pouvait emprunter 177 000€ aujourd’hui, contre 210 000€ en janvier 2022. Il perd donc 33 000€. En plus de cela, les ménages ne peuvent plus acheter les mêmes surfaces. Rappelons qu’avec la hausse des prix immobiliers et des taux, il faut désormais sacrifier quelques mètres carrés de surface, notamment à Paris. De manière plus générale, entre décembre 2021 et janvier 2023, la Banque de France constate une perte de 12 m² de surface pour un ménage au revenu médian.
Du côté de l’immobilier neuf, les critères d’accord de crédit fixés par le Haut conseil de stabilité financière depuis janvier 2022 impactent la capacité d’emprunt des investisseurs locatifs. Au cours des années précédentes, les ménages pouvaient s’endetter avec très peu de restriction. Aujourd’hui, leurs mensualités de remboursement ne peuvent plus dépasser 35 % de leurs revenus, loyers compris. On ne le répète jamais assez, investir dans l’immobilier locatif ancien est une véritable valeur refuge pour les ménages.