Les propriétaires et bailleurs de logements énergivores ne savent plus quoi faire face aux obligations de rénovation énergétique. La Fédération Nationale de l’Immobilier apporte des éléments de réponses.
La chasse aux passoires thermique
On ne vous l’apprend plus : les logements classés F et G sont désormais considérés comme des passoires thermiques. On les estime à plus de 5,2 millions de logements en France. Mais d’après les professionnels, cette chasse sans fin viendrait assécher le parc locatif privé, sans compter sur le manque de fiabilité des DPE constaté.
La FNAIM a sondé ses adhérents, gestionnaires locatifs et syndics, afin d’anticiper l’avenir du parc locatif privé soumis aux règles de rénovations énergétiques.
Que font les propriétaires bailleurs de biens classés F et G aujourd’hui ? Bien souvent, ils abandonnent :
- 26 % annoncent vouloir vendre leur bien.
Résultat ? On pourrait perdre au minimum 250 000 logements en location sur toute la France. Quelles sont les solutions envisagées ?
Transformer la location longue durée en location courte durée
Tous les bailleurs sondés n’ont pas les mêmes objectifs :
- 31 % veulent relouer leur bien en l’état,
- 6 % souhaitent passer en location courte durée.
En effet, qui dit location courte durée (de tourisme), dit non-soumissions aux obligations de rénovation énergétique. Ainsi, pour ne pas passer par la case travaux et dépenses supplémentaires, quelques propriétaires sont prêts à passer à de la location saisonnière de courte durée, via Airbnb ou Abritel par exemple.
Finalement, sur les personnes sondées, moins d’un tiers des propriétaires bailleurs de passoires énergétiques choisiraient de rénover leur bien.
Des travaux trop difficiles à réaliser ?
Pourquoi les bailleurs propriétaires de passoires thermiques ne passent pas à l’acte, côté rénovation ? Le coût de la rénovation arrive en première position des freins. À cela, vient s’ajouter la complexité des travaux. En effet :
- 62,8 % relèvent “la difficulté technique de réalisation des travaux”,
- 42,7 % sont freinés par “les travaux soumis à l’assemblée générale de copropriété,
- 41,2 % se retrouvent bloqués par leurs locataires,
- 30,5 % ne trouvent pas d’artisans pour réaliser les travaux.
Le responsable de la Fnaim souhaite que les obligations de rénovation individuelles et les obligations de rénovation collectives en copropriété soient croisées, afin d’alléger le calendrier des obligations individuelles. L’idée est finalement de venir suspendre ces obligations, afin que le bailleur puisse continuer de louer un logement classé F ou G, en attendant que le DPE collectif soit réalisé.
Il aimerait également que le DPE collectif soit opposable, pour aligner les intérêts de tous les copropriétaires, qu’ils soient bailleurs ou occupants. L’objectif à termes est de réaliser une rénovation globale et par étapes des travaux.
Pour beaucoup de propriétaires, les travaux de rénovation énergétique de la copropriété n’ont pas abouti à faire sortir leur logement de la catégorie des passoires thermiques. Aujourd'hui, les copropriétaires sont nombreux à mettre en demeure leurs syndics, parce que ces derniers ont lancé des travaux et n’ont pas réussi à faire sortir leur logement de l’indécence énergétique. Ils se retournent également contre les copropriétaires qui refusent de piloter les travaux nécessaires pour faire sortir leur bien de l’état de passoire thermique.
Pour conclure sur une note positive, il faut noter que la moitié de syndics ont des immeubles qui ont déjà fait l'objet d’une rénovation énergétique.