Le mouvement Fire propose de prendre une retraite anticipée avec assez d’argent pour vivre confortablement. Si la promesse du mouvement Fire ressemble à un miracle, il s’agit en fait d’épargner et réduire drastiquement ses dépenses du quotidien afin d’accumuler à terme un capital nécessaire (le Fire number) pour atteindre l'indépendance financière, puis la retraite. Tout ceci vous intrigue ? Découvrez dans cet article tout ce qu'il faut savoir sur le mouvement Fire.
Qu’est-ce que le mouvement Fire exactement ?
Apparu aux États-Unis dans les années 1990, le mouvement Fire ou "Financial Independence, Retire Early" signifie en français Indépendance financière, retraite précoce. Il trouve notamment son origine dans un ouvrage coécrit par Vicki Robin et Joe Dominguez intitulé "Your Money or Your Life”.
Ce mouvement se résume à adopter un mode de vie frugaliste en vue de créer l’épargne pour prendre une retraite anticipée. L'objectif ? Économiser sans le moindre écart pendant des années afin de pouvoir mettre suffisamment d’argent de côté, l’investir et pouvoir prendre une retraite anticipée. En effet, cette pratique a pour but d’investir une partie de ses revenus afin de permettre de prendre une retraite anticipée. Par retraite anticipée, on parle ici d'un départ à la retraite à 30 ou 40 ans !
Le concept du Fire est d’assurer à ses adeptes l’indépendance financière et une retraite anticipée. L'objectif n'est pas tant d'arrêter de travailler mais plutôt d'être libre de gérer son temps comme bon nous semble et sans contrainte. Après sa retraite, l'adepte du Fire pourra donc continuer à travailler mais l'argent ne sera plus sa première motivation. En d’autres termes, l’idée est donc d'être indépendant financièrement et vivre de ses fonds acquis de par ses investissements le plus rapidement possible.
Comme l’affirme l'un des précurseurs du mouvement, le blogueur Mr. Money Moustache, “ Fire signifie quitter tout travail que vous ne feriez pas gratuitement”. Pour atteindre cette indépendance financière, les adeptes du mouvement tentent d'atteindre un montant d'épargne à partir duquel les dépenses de la vie courante peuvent être assurées de façon pérenne une fois à la retraite. Plus qu'un simple mouvement mais plutôt une réelle philosophie de vie, le mouvement Fire repose donc sur 4 principes :
- Sacrifice et donc baisse des dépenses (et notamment des dépenses inutiles)
- Investissement
- Épargne
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Le mouvement Fire en France et aux États-Unis
Le mouvement Fire continue de séduire de plus en plus d’adeptes dans le monde, notamment auprès des Français mais c’est en Amérique qu’il en compte le plus.
Le mouvement Fire en France
En France, le mouvement Fire connaît un intérêt croissant ces dernières années, notamment grâce à Internet.
Dans un contexte où le départ en retraite est sans cesse repoussé, le mouvement Fire signe une vraie rupture avec l'ordre préétabli. Par ailleurs, la France adopte un système de solidarité et de répartition entre les générations. En d’autres termes, les cotisations des actifs financent les pensions des retraités actuels. Quand viendra le tour de ces derniers de toucher des pensions, leurs pensions seront également payées par les cotisations des travailleurs qui les succèdent. Et ainsi de suite.
Toutefois, un travailleur actif peut cesser de travailler du jour au lendemain, sans pour autant avoir accès à ses cotisations antérieures avant d’avoir atteint l’âge requis pour prendre la retraite. S’il ne verse pas de cotisations, il sera payé en conséquence, c’est-à-dire qu’il touchera la pension minimum. En d'autres termes, le mouvement Fire est peu compatible avec le système de retraite par répartition. D'ailleurs, ce dernier a pour effet de repousser sans cesse l'âge de retraite, ce qui va à l'encontre des principes du Fire.
Le mouvement Fire aux États-Unis
Le financement des retraites aux États-Unis se fait par un système de capitalisation. Ce dernier englobe les dispositifs adoptés par l’entreprise ou par le travailleur actif pour compléter la pension. Ce régime est plus compatible avec le mouvement Fire car l’actif va donc maximiser ses épargnes pour assurer sa retraite. D’ailleurs, la valeur des actifs connaît une véritable envolée ces dernières années si bien que des millions d'Américains ont pu prendre leur retraite plus tôt.
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Quelles stratégies pour devenir frugaliste ?
Adopter un mode de vie frugal requiert bien des conditions. Travailler durement, épargner activement et investir massivement sont les bases fondamentales pour pouvoir partir plus tôt à la retraite.
Travailler
Pour être indépendant financièrement, le frugaliste doit se créer un patrimoine conséquent. Il doit se caler au Fire number. Il s'agit du montant que le frugaliste doit accumuler pour obtenir son indépendance financière. En d’autres termes, son objectif principal est d’obtenir ce montant.
Ce concept représente le capital que le frugaliste estime devoir atteindre pour prendre sa retraite sereinement. Cette somme peut difficilement être atteinte sans travailler. Le frugaliste est donc obligé de travailler pour pouvoir accumuler des fonds et atteindre ses objectifs d’indépendance financière.
Prenons l’exemple d’un infirmier libéral, interviewé lors d’une émission sur le mouvement Fire en France : il a réussi à épargner 80 % de ses revenus à seulement 32 ans. Il a donc pu épargner jusqu'à 4 000 € par mois. Il a enchaîné les séances de consultations tout en réduisant drastiquement ses dépenses. Cela lui a permis d’accumuler la coquette somme de 240 000 € en seulement 4 ans.
Épargner
Le frugaliste doit avoir une grande capacité d'épargne durant sa vie active pour pouvoir partir le plus tôt possible à la retraite. Il lui est donc important de mettre le maximum de fonds de côté.
L’idéal serait d’atteindre un taux d'épargne dépassant les 50 % et avoisinant les 75 %. Mr. Money Moustache, grand adepte du mouvement Fire, avance alors ces hypothèses que pour être indépendant financièrement :
- Il faut 7 ans avec un taux d'épargne de 75 %.
- Il faut 28 ans pour un taux d'épargne de 30 %
- Il faut 43 ans pour un taux d'épargne de 15 %
Pour cette raison, adopter le mouvement Fire n'est pas à la portée de tous. Il est notamment plus difficile pour les personnes ayant un revenu modeste.
Investir
Après avoir épargné vient le moment d'investir. En effet, il s’agit de mettre en place des placements rentables et qui génèrent du cash flow. À noter que ces investissements peuvent être risqués et évidemment sans aucune garantie, notamment sur les marchés actions. Il faut donc se montrer vigilant face aux risques tout en gardant à l’esprit que si le moment de prendre sa retraite coïncide avec une période de récession, le frugaliste devra le repousser. Ce risque peut être pallié par des fonds épargnés au fur et à mesure que la retraite approche ou par la diversification des produits de placement. Toutefois, cette stratégie n’est pas sans conséquence quant à l’efficience des placements en question.
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Qu’est-ce que la règle des 4 % et est-ce qu’elle fonctionne ?
Tirée des conclusions d'une étude de l'Université de Trinity, la règle des 4 % correspond au taux annuel de retrait fixé sur ses avoirs pour assurer ses dépenses courantes après la retraite. En d'autres termes, d'après cette étude, le rentier peut dépenser un montant équivalent à 4 % de son capital initial par an durant toute la durée de sa retraite pour pouvoir vivre sans entacher son capital.
Prenons un exemple : l’intéressé dispose de 2 000 000 € de capital initial. Avec la règle des 4 %, il peut retirer et dépenser environ 80 000 € par an sans faire diminuer son capital de départ. Cela prend bien sûr en compte une éventuelle inflation.
Par ailleurs, la règle des 4 % exclut l’évolution du capital. Le retraité est censé dépenser 80 000 euros tous les ans sans pour autant prendre en compte la valorisation de son portefeuille plus tard.
D'ailleurs, les auteurs de l'étude ont pris en compte un portefeuille composé d'actions et d'obligations. Ils en ont conclu qu'un retrait annuel de 4% avait peu de probabilité de faire disparaître le capital initial.
La règle des 4 % : pourquoi et comment ?
L’idée émanant de cette règle part du principe que les placements réalisés affranchissent environ 4 % de performance en moyenne. Les calculs se fondent sur la performance moyenne des marchés actions américains : 7 % avec une inflation de 3 %.
Toutefois, la performance des placements varie à mesure du temps.
Le risque de faire face à des difficultés financières et des imprévus augmente également avec le temps. Comme part en retraite plus tôt, le capital amassé doit donc tenir plus longtemps.
C'est pourquoi la règle des 4 % n'est pas adaptée à tout le monde. Les frugalistes peuvent devoir maintenir leur niveau de vie parfois austère, même au-delà de la retraite afin de ne pas épuiser leurs économies.
En revanche, si le capital initial est placé dans des investissements qui compensent l’inflation, notamment l’immobilier, le rentier bénéficie des fruits de ce dernier sans avoir à toucher au capital.
La pertinence de la règle des 4 % repose ainsi sur la durée de retraite. Pourtant, le principe même du mouvement Fire est de permettre un départ à la retraite le plus tôt possible.
Or, plus le départ en retraite est anticipé (entre 30 et 40 ans), plus le risque de voir le capital se dégrader, voire s'épuiser augmente.
En effet, plus le temps passe, plus les fluctuations du marché sont susceptibles de modifier et d’invalider les calculs initiaux. De plus, les risques d'urgence financière (en cas de maladie par exemple) augmentent également avec le temps.
C'est pourquoi la règle des 4 % ne peut être généralisée. Il vaut mieux s'adapter en fonction du profil de chacun ou au fil du temps.
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Comment optimiser sa fiscalité ?
En France, la fiscalité sur les revenus peut monter très haut. “Sky is the limit” comme on dit… Toutefois, il existe différents procédés pour optimiser la fiscalité de ses revenus comme le PEA, les assurances vie, etc.
L’assurance-vie
C’est un mécanisme incontournable si le rentier veut se constituer un important patrimoine tout en bénéficiant d’un cadre fiscal plus doux. Ces avantages sont de 3 sortes :
- L’assurance vie permet de transmettre un capital sans avoir à payer de droits de succession.
- Les retraits d’une assurance vie bénéficient d’un abattement sur les plus-values imposables.
- L’assurance vie est une enveloppe capitalisante
Dans le cas d’un épargnant qui envisage de réussir sa retraite, il lui convient de s’intéresser à l’enveloppe capitalisante et aux retraits d’une assurance d’abattements sur les plus-values. Par exemple, après 8 ans d’ouverture, il est possible de retirer jusqu’à 4 600 € par an de son assurance vie avec un taux d’imposition réduit.
Le plan d’épargne en actions (PEA)
Parmi les options d’optimisation fiscale pendant votre retraite anticipée, on peut aussi citer le PEA ou Plan d'épargne en actions. C’est un dispositif permettant d’investir en bourse. Il s'agit d'un dispositif cousin à l’assurance vie. La fiscalité dépend de la durée de détention. Après 5 ans, le taux d'imposition est de “seulement” 17,2 % sur les plus-values.
En revanche, les conditions de souscription au PEA sont plus restreintes par rapport à l’assurance vie. Cela concerne notamment les allocations parce qu’on peut investir uniquement sur des actions : pas de fonds en numéraires ni de SCPI (société civile de placement immobilier). Les modalités de retraits et de versements sont également plus difficiles car les versements en plan d'épargne en actions (PEA) sont limités à 150 000 euros alors que pour l’assurance vie, il n’y a pas de limite.
Par ailleurs, le PEA ne facture pas de frais de gestion annuels (sur les bons PEA sans droits de garde). Il est donc fort intéressant de souscrire non seulement à un PEA mais aussi à une assurance vie (même plusieurs). En immobilier, il existe aussi un certain nombre de dispositifs de défiscalisation, par exemple :
- Le LMNP
- Le déficit foncier
- Le dispositif Denormandie
Il est aussi possible d’optimiser ces aspects avec une société, notamment une SCI, une SARL de famille ou une SAS. Ces éléments doivent être réfléchis en fonction de sa propre situation et avec un professionnel comme un expert comptable ou un avocat fiscaliste.
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Comment devenir Fire avec l’immobilier ?
L’immobilier est l’un des meilleurs leviers pour devenir Fire. C’est par exemple celui qu’a utilisé Victor Lora, l’ambassadeur du mouvement en France. Pour devenir Fire grâce à l’immobilier, il est primordial d’utiliser l'effet de levier. Voici les règles pour bien investir dans l'immobilier :
- Acheter au meilleur emplacement possible.
- Mettre en place des stratégies pour faire des économies au quotidien : garder toujours à l’esprit que toute rentrée d’argent est bonne à épargner.
- Penser à négocier lors d’un achat d’un bien immobilier, le prix d’achat ou d’autres éléments (les conditions par exemple).
- Acheter un bien immobilier avec des travaux : que ce soit pour revendre ou louer, il sera facile d’obtenir une plus-value. Vous pourrez aussi déduire le prix des travaux de vos impôts.
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Il est d'ores et déjà clair que se lancer dans l’immobilier ne nécessite pas forcément d’avoir un capital de départ conséquent. La clé réside dans la capacité à profiter au mieux de l'effet de levier bancaire.
En conclusion, le mouvement Fire offre une belle promesse : l'indépendance financière et la possibilité de prendre sa retraite anticipée. Cependant, compte tenu des fluctuations économiques et des bouleversements au niveau mondial, il devient de plus en plus difficile de se reposer sur la règle des 4 % sur le long terme. L’un des meilleurs moyens d’être fire est d’investir dans l’immobilier.