À moins d’un mois des élections présidentielles, on a jugé intéressant de se pencher sur les programmes des principaux candidats à la présidentielle de 2022, plus particulièrement sur leur proposition face aux logements. Le logement est devenu une préoccupation dans les programmes des présidentielles suite au rapport sur le mal-logement sorti le 2 février 2022. Que disent les programmes ?
Du côté du Parti Socialiste
Anne Hidalgo souhaite étendre le plafonnement des loyers, c’est-à-dire dans toutes les villes victimes d’un déséquilibre entre l’offre et la demande de logement, dans l’objectif d’accroitre le pouvoir d’achat et de protéger les locataires.
Elle promet également de mettre en place un bouclier logement, en versant une allocation complémentaire aux APL aux personnes éligibles, lorsque leurs dépenses pour se loger excèdent 30 % de leurs revenus.
Du côté de La France Insoumise
Jean-Luc Mélenchon propose plusieurs changements à propos du logement. Il souhaite potentiellement :
- étendre le plafonnement des loyers et abaisser de 20 % les seuils de loyers maximum applicables
- réquisitionner les logements vacants, pour les attribuer à des personnes dépourvues de logements, ou logées dans des conditions insuffisantes,
- interdire des expulsions sans relogement,
- interdire des ventes à la découpe,
- arrêter les aides fiscales à l’investissement locatif privé,
- freiner les abus sur les locations touristiques, comme Airbnb, en limitant par exemple la location de sa résidence principale à 60 jours par an, contre 120 à ce jour,
- renforcer les sanctions contre les syndics
Il souhaite également créer un bail réel solidaire qui permettrait aux ménages ayant des ressources modestes de devenir propriétaires à des prix 20 à 50 % inférieurs à ceux du marché, en dissociant le foncier du bâti.
Il veut par ailleurs revaloriser les APL, supprimer le calcul des revenus en temps réel et la baisse de 5 €.
Du côté de Libres !
Valérie Pécresse défend son projet de faire de la France un pays de propriétaires, en proposant la construction de 500 000 logements par an, dont 375 000 privés.
Elle souhaite également créer une caution solidaire pour aider les travailleurs exclus du prêt bancaire, comme notamment les intérimaires et les salariés en contrat à durée déterminée.
Elle propose par ailleurs de faciliter la transformation des bureaux en logements.
Du côté du Rassemblement National
En soutien aux jeunes couples, Marine Le Pen a proposé de mettre en place un prêt public à taux zéro, pour un montant maximal de 100 000€.
Elle prévoit également de transformer en don le capital restant dû à la naissance du troisième enfant, c'est-à-dire que les emprunteurs n'auront pas à rembourser la fin de leur prêt.
Du côté de la Reconquête
Eric Zemmour propose une exonération des droits de mutation pour les primo-accédants (ceux qui achètent donc leur résidence principale pour la première fois), si le bien ne dépasse pas 250 000€. Il serait également possible de déduire la moitié des intérêts d’emprunt pendant cinq ans sur ses impôts.
Du côté de La République en Marche
Emmanuel Macron s’est très peu exprimé sur le sujet du logement. Il souhaite remettre à plat les aides au logement. Mais pour rappel, sa décision de réduire les Aides Personnalisées au Logement de 5 € par mois avait été très mal accueillie.
Du côté des rénovations énergétiques
Tous les candidats sont en accord sur le fait d’agir sur la précarité énergétique en favorisant la rénovation thermique des logements. Voici ce qu’il en ressort :
- Yannick Jadot souhaite éradiquer les passoires thermiques en à peine 10 ans, en proposant aux ménages les plus modestes un reste à charge zéro sur les rénovations thermiques. Jean-Luc Mélenchon et Fabien Roussel suivent cette proposition.
- Anne Hidalgo propose la création d’une prime à la pierre climat, financée par les pouvoirs publics, et qui serait remboursée au moment de la revente du bien.
Du côté des logements sociaux
Ici, les candidats sont plus partagés. Pour rappel, en 2000, la loi Solidarité et renouvellement urbain a été votée, imposant aux maires un quota de 20 % de logements sociaux dans leurs communes. Yannick Jadot et Fabien Roussel veulent augmenter ce seuil à 30 %, tant qu’Eric Zemmour souhaite l’annuler.