La récente dissolution de l'Assemblée Nationale par Emmanuel Macron a créé un petit séisme en France et le marché immobilier français n’a pas été épargné.
Ce bouleversement politique, couplé aux résultats des élections européennes, engendre un climat d'incertitude qui risque à terme de peser sur les transactions et les financements.
Décryptons ensemble les conséquences de cette décision sur l’immobilier.
Quelles répercussions avec cette période d'incertitude ?
Le marché immobilier, déjà fragilisé par la remontée des taux d'intérêt en 2023 et la crise de confiance des ménages, subit un nouveau choc.
La dissolution de l'Assemblée nationale entraîne la suspension de tous les textes législatifs en cours d’examen, notamment sur la fiscalité des meublés touristiques et la portabilité des crédits immobiliers. Cela plonge le pays dans une période d'incertitude qui inquiète certains professionnels et particuliers.
Selon Henry Buzy-Cazaux, président fondateur de l'Institut du management des services immobiliers (Imsi), cette situation pourrait paralyser encore davantage les projets immobiliers : "Les ménages avaient déjà du mal à se projeter dans l'avenir, inquiets de la situation économique et géopolitique. Le président leur enlève toute visibilité et ils auront une vraie raison de ne pas sortir du bois en matière d'investissement immobilier."
Thomas Lefebvre, vice-président data et science de SeLoger - Meilleurs Agents, partage cette analyse : "Les candidats à l'accession à la propriété ont besoin de se projeter sur le long terme. Or, la dissolution rajoute beaucoup d'incertitudes sur un marché qui n'en avait pas besoin."
Une remontée des taux possible ?
La dissolution de l'Assemblée a également provoqué une réaction immédiate des marchés financiers.
Le rendement de l'OAT 10 ans (le principal indicateur des taux d'emprunts immobiliers), a bondi de 13 points de base en une journée et a atteint 3,22 %.
Cette hausse des taux d'emprunt d'État pourrait annuler les baisses des taux de crédit amorcées ces derniers mois.
Pierre de Buhren, directeur général du groupe Empruntis, explique : "La dissolution vient compliquer la lecture apaisante de l'annonce de la BCE, qui était un signal de normalisation des taux."
Cependant, la plupart des courtiers restent optimistes. Sandrine Allonier, de Vousfinancer, note que les banques adoptent une politique commerciale offensive pour attirer de nouveaux clients, ce qui pourrait maintenir des taux attractifs à court terme : "Les taux pratiqués pour un emprunt immobilier sur 20 ans sont en moyenne de 3,73 %. Des taux encore praticables même avec un OAT de 3,5 %."
Les professionnels restent donc confiants. Pour le moment, on ne note pas de hausse des taux depuis l’annonce de la dissolution et des résultats du premier tour. Il faudra patienter jusqu’au 7 juillet pour voir la réaction des marchés et des banques. Même état d’esprit du côté des emprunteurs qui ne sont que 21,8 % à estimer que le contexte politique actuel pourrait décourager leur projet immobilier, selon une enquête de Cafpi.
Quoi qu'il en soit, les professionnels du secteur restent attentifs aux évolutions politiques et financières pour adapter leurs stratégies et soutenir au mieux les investisseurs et les acquéreurs dans ce contexte troublé. Chez Bevouac, on reste disponible pour les projets de nos clients.