L'année 2024 se profile avec son lot de changements dans l’immobilier. De l'évolution du crédit immobilier à la rénovation énergétique, en passant par la gestion des locations, ces ajustements auront un impact significatif sur les propriétaires et investisseurs. Voici ce qu'il faut savoir.
Crédit immobilier : vers plus de flexibilité
Le crédit immobilier connaît également des ajustements notables.
️Fin des taux d’usure mensualisés
La révision des taux d'usure, qui limitent le coût maximal d'un crédit, se fera de nouveau tous les trimestres, après une année où ces taux plafonds ont été révisés tous les mois.
Stabilisation des taux de crédits immobiliers
Les taux immobiliers semblent se stabiliser. Cette tendance à la baisse s’explique en partie par la baisse du niveau de l'OAT à 10 ans. Ce taux fixe auquel l'État français emprunte sur 10 ans est l’un des indices de référence pour anticiper les taux de crédit immobilier. Si cette tendance se maintenait, cela pourrait avoir un impact considérable sur les taux au deuxième semestre… Certains courtiers parient même sur des taux inférieurs à 3 % d'ici fin 2024.
Allongement de la durée maximale de l’emprunt immobilier
La durée maximale d’emprunt s’allonge de 2 ans, pour passer de 25 ans à 27 ans, si 10 % du montant de l'emprunt est dédié à des travaux de rénovation du bien. Auparavant, les travaux devaient représenter 25 % du crédit total.
Plus de souplesse pour déroger aux conditions d’octroi de crédit
Les banques peuvent appliquer la dérogation de 20 % des dossiers aux conditions actuelles : 25 ans de durée de prêt et 35 % de taux d'endettement.
Ce ratio de 20 % pourra désormais être calculé sur neuf mois, et non plus sur un seul trimestre.
Exclusion de la charge d'intérêt des prêts-relais
Les banques peuvent exclure la charge d'intérêt associée aux prêts-relais dans le calcul du taux d'endettement qui ne doit pas dépasser 35 %, à condition que le montant du prêt-relai ne dépasse pas 80 % du crédit total.
Le prêt à taux zéro renouvelé
Le prêt à taux zéro (PTZ) est non seulement prolongé, mais aussi renforcé. Cette mesure vise à soutenir l'accession à la propriété, notamment pour les primo-accédants et les ménages modestes.
Rénovation énergétique : de nouvelles mesures pour rénover le parc immobilier français
Côté rénovation, l'année 2024 marque un tournant majeur.
Augmentation des aides MaPrimeRénov’
Dès le début de l'année, les aides MaPrimeRénov’ connaîtront une hausse significative. Pour les travaux tels que l'installation des pompes à chaleur air-eau, les subventions seront plus généreuses, atteignant jusqu'à 5 000 euros pour les foyers modestes. Pour les projets de rénovation plus conséquents, les aides financières seront également revues à la hausse.
Diagnostic de performance énergétique obligatoire pour les grandes copropriétés
La législation évolue aussi pour les copropriétés. Dès janvier 2024, un diagnostic de performance énergétique à l'échelle du bâtiment devient obligatoire pour les immeubles de plus de 200 lots construits avant 2013. Cette mesure vise à promouvoir une meilleure efficacité énergétique.
Mon Accompagnateur Renov’ devient un allié indispensable
Dans cette dynamique de rénovation, le rôle de Mon Accompagnateur Renov’ se renforce. Ce service, désormais obligatoire pour les travaux de rénovation globale sollicitant MaPrimeRénov’, offre un accompagnement complet, de la planification financière à la réalisation des travaux.
Gestion locative : des réglementations à venir
Extension de l'encadrement des loyers à de nouvelles villes
L'année 2024 pourrait voir l'encadrement des loyers s'étendre à de nouvelles villes, suivant l'exemple de Paris et d'autres grandes agglomérations (Lille, Bordeaux, Lyon, Villeurbanne, communes d’Est Ensemble et de Plaine Commune ou encore Montpellier).
Cette mesure a pour but de réguler le marché locatif et de protéger les locataires contre des augmentations de loyers excessives. Néanmoins, elle décourage l’investissement et la mise sur le marché de biens vacants, alors que bon nombre de villes sont déjà tendues.
Parmi les villes candidates : Marseille, Grenoble, Annemasse et Cergy, dans le Val d’Oise, ainsi qu'un groupement de communes du Pays Basque.
Fin de partie pour les passoires en classe G
D'ici au 1ᵉʳ janvier 2025, il sera interdit de mettre en location des habitations classées G selon le DPE. Les propriétaires bailleurs ont donc une fenêtre d'à peu près un an pour prendre les mesures nécessaires : soit en procédant à des rénovations énergétiques pour améliorer leur classement DPE et conserver leur droit de location, soit en vendant leur bien à un investisseur prêt à effectuer ces améliorations ou à des particuliers désirant y résider.
Pour les investisseurs, les passoires thermiques représentent de très bonnes affaires : gros pouvoir de négociation pour l'acheteur qui lui permet d'acheter un bien décoté, de le valoriser en faisant des travaux tout en bénéficiant d'aides.
De nouvelles aides pour répondre à des besoins spécifiques
2024 est aussi l'année où de nouvelles aides font leur apparition.
MaPrimeAdapt’ : un soutien pour l’adaptation des logements
Pour répondre aux enjeux du vieillissement de la population, MaPrimeAdapt’ est introduite pour aider à l'adaptation des logements aux besoins des personnes âgées ou en perte d’autonomie.
Ma Prime Logement Décent : lutter contre l'habitat indigne
Avec la création de Ma Prime Logement Décent, l'objectif est clair : éradiquer l'habitat indigne. Cette aide, fusion de deux dispositifs existants, se destine aux propriétaires souhaitant rénover des logements considérés comme indignes.