Pour de nombreux étudiants, la rentrée 2022 est synonyme de quelques angoisses : ils doivent faire face à une pénurie de logements étudiants. Pour répondre à cette problématique, de plus en plus de villes sanctionnent les plateformes de location courte durée comme Airbnb et se tournent vers elles pour trouver des solutions aux étudiants. Mais cette solution ne règle pas tous les problèmes.
Un manque de logements indéniable
La location Airbnb se développe de plus en plus : de nombreux propriétaires bailleurs préfèrent financièrement louer plus cher sur des courtes périodes plutôt qu’à des étudiants.
Résultat inévitable ? Il n’y a pas assez de logements et les étudiants en sont les premières victimes. En plus de cela, les loyers sont de plus en plus élevés. Aujourd’hui, sur 700 000 étudiants boursiers, on compte à peine 233 000 logements étudiants à caractère sociaux. Ce n’est donc pas suffisant pour tous les accueillir.
Les villes étudiantes ont donc décidé de prendre la situation très au sérieux, et de se tourner vers les plateformes comme Airbnb pour trouver des solutions.
De nouvelles règles pour les locations saisonnières
Pour trouver une solution efficace et durable, les mairies de certaines villes étudiantes se tournent vers les plateformes de location en ligne.
À La Rochelle par exemple, la tension sur le marché des logements étudiants est très forte. Chaque logement reçoit en moyenne 3,88 demandes de location. Le maire de La Rochelle a donc décidé d’imposer aux propriétaires louant leur logement sur des plateformes en ligne de les louer de 6 à 9 mois par an auprès des étudiants ou jeunes travailleurs.
Si les propriétaires acceptent, ils seront autorisés à louer leurs logements en meublé touristique pour le reste de l’année. On est ici sur une solution durable : en ne ciblant que 10 % du parc de meublés en location courte durée touristique, on libère 600 logements pour des étudiants et jeunes actifs.
Chaque ville impose ses règles
La Rochelle n’est pas la seule à avoir pris des mesures. Nice, Saint-Malo, Bordeaux, Bayonne, Paris, Angers, et bien plus encore, mettent en place petit-à-petit des règles pour limiter le monopole d’Airbnb et des locations touristiques. À chaque ville sa stratégie :
- Saint-Malo instaure des quotas par quartier : dans la vieille ville, seulement 12 % des logements peuvent être loués sur des plateformes saisonnières en ligne,
- Angers augmente sa taxe de séjour,
- Bordeaux met en place une législation plus stricte, libérant ainsi 4 000 logements depuis 2018, mais ce n’est toujours pas suffisant.
Un manque de logements pour la rentrée 2022
À la rentrée 2022, de nombreux étudiants se sont retrouvés sans logement. Les logements disponibles se font rare sur le marché, et les demandes explosent.
À Lyon, par exemple, des propriétaires reçoivent plus de 200 demandes, après seulement quelques minutes de publications de l’annonce en ligne. Et dans cette même ville, on compte 9 000 logements disponibles sur les plateformes de location saisonnières. C’est donc 9 000 logements retirés pour les étudiants.
Quelques solutions temporaires
Les villes n’abandonnent pas cette bataille et recherchent des solutions pour ces étudiants et jeunes actifs.
À Vannes, par exemple, la ville prévoit de construire 47 nouveaux logements étudiants d’ici à l’année prochaine. En attendant, elle suggère aux étudiants de loger chez l’habitant pour cette année. C’est une pratique lancée l’année dernière qui a permis de loger 667 jeunes.
À Angers, ce même système d’hébergement provisoire a été mis en place : les hébergeurs et les étudiants remplissent un formulaire pour être mis en contact. Les hébergeurs proposent une chambre ou un couchage dans leur domicile, le temps que les étudiants trouvent un logement fixe.
On retrouve ces solutions à Strasbourg, Lille, Toulouse et Grenoble. Mais n’oublions pas que cela reste temporaire. Ce qui est certain, pour les investisseurs dans l’immobilier locatif qui nous lisent, c’est que la tension locative est bien présente, et qu’investir dans des villes étudiantes reste une valeur sûre.