Alors que les Jeux Olympiques de Paris 2024 approchent à grands pas, de nombreux propriétaires parisiens et franciliens qui espéraient louer leur logement à des prix exorbitants se retrouvent confrontés à une réalité bien différente : les prix des locations touristiques sont en baisse.
Les propriétaires prêts à tout pour louer
Léocadie, une propriétaire parisienne, en fait les frais.
Elle n’a jamais mis son appartement en location sur Airbnb auparavant et préférait le prêter à des amis.
Mais les Jeux Olympiques semblaient être une opportunité en or. "En septembre, un ami a réussi à louer son appartement à 900 euros la nuit. J'ai fixé le prix de départ à 800 euros", raconte-t-elle.
Mais les résultats ne sont pas au rendez-vous. Après avoir baissé le prix à 500 euros la nuit et accumulé des commentaires positifs, elle n’a toujours pas de réservations.
Une offre trop abondante
L’abondance de l’offre sur les plateformes de location est l’une des principales raisons de cette baisse des prix. "Par endroits, comme dans le 10e arrondissement, plus de 2% du parc immobilier est à louer pour les JO, contre 0,3 à 0,5% en temps normal", explique Stéphane Daumillare de Lycaon Immo.
Cela a entraîné une chute de 18% des prix des locations à Paris en trois mois, avec un prix moyen d’une nuitée de 802 euros pour la période des JO, en baisse de 9% en un mois seulement.
Les hôtels également affectés
Les hôtels ne sont pas épargnés par cette tendance.
L’Office de tourisme de Paris rapporte une baisse de 13,5% des prix moyens observés pour les réservations de janvier à mars 2024, avec un prix moyen de 452,90 euros la nuitée dans le Grand Paris. Pour les Jeux Paralympiques, la baisse est de 12,2%, avec un prix moyen de 223,90 euros la nuitée.
Le groupe Best Western note une augmentation progressive du taux d’occupation, qui approche les 60% dans et hors Paris, grâce à des tarifs plus flexibles et une baisse généralisée des prix, avec des premières nuits à partir de 200 euros.
Une demande plus faible que prévu
Il semble que les attentes initiales concernant la demande de logements pendant les JO étaient surestimées.
Franck Delvaux, président de l’Union des métiers et des industries de l’hôtellerie (Umih) Paris Île-de-France, explique que les prévisions de hausse des prix étaient excessives. "On attend plus de 15 millions de personnes pour les JO, mais ce seront principalement des Français cherchant des solutions d’hébergement gratuit. Environ 1,2 à 1,3 million d’étrangers sont attendus", précise-t-il.
Des perspectives à long terme
Malgré cette baisse des prix, les perspectives à moyen et long terme restent positives pour le secteur touristique parisien.
L’événement est comparé aux Jeux Olympiques de Londres, qui ont eu un effet bénéfique sur le tourisme à long terme. "Sur 12 à 18 mois, l’événement incitera de nombreux touristes à visiter Paris, et les nouvelles infrastructures de transport seront un atout", conclut Delvaux.
En résumé, les loueurs et les hôteliers doivent s’adapter à une réalité où la demande n’est pas aussi forte qu’espéré, et où la concurrence est féroce. Mais les Jeux Olympiques restent une vitrine exceptionnelle pour Paris, et ça promet des retombées positives pour l’avenir du tourisme dans la capitale.