Pour rappel, le taux d’usure est le taux maximum auquel la banque a le droit d’accorder un prêt. Ce mois-ci, il est encore revu à la hausse.
Il a été annoncé qu’à partir du 1° juin, il sera possible d’accorder des crédits immobiliers à un taux allant jusqu’à 4,68%, pour un crédit de plus de 20 ans. On fait le point.
L’évolution du taux d’usure
On fait le point chaque mois sur ce taux d’usure qui évolue constamment, pour permettre à tous les ménages d’accéder aux crédits. En avril dernier, il s’élevait à 4,52%, et en mars dernier, le taux d’usure était à 4,24%.
Ainsi, depuis janvier 2023, le taux d’usure a progressé de 1,12% au total. La progression est encore plus marquante avec janvier 2022. Il y a plus d’un an, le taux d’usure était de 2,41%. Il a donc pratiquement doublé depuis, comme vous pouvez le remarquer sur le graphique ci-dessous.
Les établissements bancaires savaient à quoi s’attendre, puisque cette augmentation du taux d’usure était la solution trouvée pour faire face aux resserrements de conditions d’accords de crédits octroyés par la Banque Centrale Européenne, pour faire face à l’inflation européenne.
En début d’année, les courtiers et les banques ont demandé à ce que le calcul du taux d’usure devienne mensuel et non plus trimestriel. C’est le cas depuis, et cela devrait durer jusqu’en juillet.
Un ralentissement du côté des crédits
Banquiers, courtiers et professionnels de crédits constataient que l’actualisation trimestrielle du taux d’usure révélait un gros inconvénient pour les emprunteurs : les profils plus risqués, ou qui contractent des crédits sur une plus longue durée, n’étaient pas finançables.
Cette mensualisation a donc été mise en place pour favoriser les accords de crédits immobiliers. Mais c’était sans compter sur le nouveau ralentissement de la production de crédits : les banques durcissent leurs conditions d’accords de crédit ; les vendeurs refusent les négociations sur les prix immobiliers. Résultat ? La production de prêts, qui avait atteint des niveaux records, revient progressivement aux niveaux habituels constatés quelques années auparavant.
En avril 2023, les banques ont accordé 14,4 milliards d’euros de nouveaux crédits immobiliers, soit le niveau atteint en août 2017.
Une seule solution : assouplir les conditions
Aujourd’hui, les établissements bancaires se tournent vers le Haut Conseil de Stabilité Financière, qui fixent les règles d’encadrement de crédits, et leur demandent d’ajuster des contraintes qui limitent considérablement les accords de crédits immobiliers.
On pense notamment à la durée d’emprunt, qui ne doit pas dépasser les 25 ans, ou bien encore le taux maximum d’endettement, qui ne doit pas dépasser les 35%. Les banques ont un accord de flexibilité sur ces critères, pour 20% des dossiers de prêts, mais elles demandent encore plus de souplesse pour financer davantage d’investissements immobiliers locatifs.
La Banque de France n’est pas fermée à l’idée d’ajuster ses conditions. En juin, des décisions vont être prises par le HCSF et seront très prochainement annoncées.