Le pouvoir d’achat immobilier des ménages n’est pas épargné pendant la période estivale. Les taux immobiliers continuent d’augmenter, et pourraient même atteindre les 5 %. On fait le point sur l’actualité du mois.
Des taux toujours en hausse
Les taux d’intérêts immobiliers continuent d’augmenter, et ce même pendant le mois d’août. On est aujourd’hui sur une augmentation de 20 à 25 points de base. Aujourd’hui, la majorité des taux moyens pour un crédit immobilier sur 20 ans atteignent les 4 %, contre 3,8 % en juillet.
En revanche, les experts en courtage immobilier précisent que les taux sont plutôt stables ce mois-ci, bien qu’ils marquent une disparité croissante entre les emprunteurs. En fonction de leurs revenus, des banques contactées, et du secteur géographique, les différences entre les taux peuvent être très marquées. Ainsi, ils varient entre 3,5 % et 5,1 % pour un prêt sur 20 ans.
En juillet dernier, d’après Crédit Logement, la moyenne des taux de crédits immobiliers a dépassé 3,6 % pour les emprunteurs. Pour rappel, et à titre de comparaison, les taux immobiliers moyens étaient d’1 % en janvier 2022.
Le pouvoir d’achat immobilier se rétracte
Avec cette augmentation constante des taux et le ralentissement de la baisse des prix immobiliers, le pouvoir d’achat immobilier des ménages diminue. Les demandeurs de crédit n’arrivent plus à faire face à ces taux très hauts.
Ainsi, entre juillet 2022 et juillet 2023, sur les 12 plus grandes métropoles françaises, les emprunteurs ont perdu environ 11,2 mètres carrés de surface à l’achat, ce qui représente environ 19 % de pouvoir d’achat immobilier en 1 an. Sur cette période, les taux immobiliers moyens sont passés de 1,7 % à 3,9 %.
Le 27 juillet dernier, la Banque Centrale Européenne a augmenté ses taux directeurs de 25 points de base. Son taux de refinancement était à 4,25 % contre 0 % il y a plus d’un an. Pour mieux comprendre, il faut retenir que l’OAT 10 ans, qui est le taux fixe auquel l’État français emprunte sur 10 ans, se maintient autour de 3 % depuis juin.
La révision mensuelle du taux d’usure donne une marge de manœuvre aux banques, mais la situation reste complexe, car le crédit immobilier n’est pas un produit suffisamment rentable pour les établissements bancaires.
En plus de cela, la rémunération du livret A est en hausse, et pose un problème : les particuliers laissent leurs économies dormir sur leurs comptes courants, plutôt que ce livret, qui offre toujours 3 % de rendement net annuel. Il faut savoir que 60 % des sommes collectées par les banques sur le livret A sont reversées à la Caisse des dépôts et des consignations. Les banques ont donc actuellement moins de ressources financières, et accordent ainsi plus difficilement des crédits immobiliers.
Les conditions d'octrois de crédit immobilier fixées par le Haut Conseil de Stabilité Financière restent toujours très restrictives pour les ménages qui ne bénéficient pas d’un apport personnel suffisamment important. Le taux d’endettement des emprunteurs ne peut pas dépasser les 35 % pour un emprunt d’une durée de 25 ans. L’assouplissement accordé en juin n’a pour le moment, eu aucun impact sur la production visée, à savoir les dossiers d’emprunts pour les investissements immobiliers locatifs.
Beaucoup d’experts annoncent que d'ici à la fin de l’année ou début 2024, les taux d’emprunt atteindront les 5 %. Il y a donc de moins en moins d’espoir de voir les taux baisser dans un futur proche, mais il pourrait y avoir un léger ralentissement en septembre. De nouvelles offres pourraient voir le jour également et donner un second souffle aux emprunteurs. Affaire à suivre à la rentrée, mais ce qui est sûr, c’est qu’il ne faut plus attendre une baisse des taux pour investir : si vous pouvez contracter un crédit immobilier, faites-le et lancez votre projet.