Les Notaires de France ont fait remonter l’information : les ventes de passoires énergétiques classées G ou F augmentent fortement ces derniers mois. De manière générale, le volume de transactions diminue, en enregistrant une baisse de 16,6% en un an. On fait le point.
Les passoires énergétiques se vendent…
… plus qu’avant ! Entre le 2° trimestre 2021 et le 1° trimestre 2022, la part de logements vendus dont le DPE est classé F ou G a augmenté de 5%, en passant de 11% à 16%. Certains départements voient même leur vente multipliée par 4, c’est notamment le cas en Gironde. Et pourtant, vous n’êtes pas sans savoir que les futures échéances législatives prévoient l’interdiction progressive de la mise en location des biens classés en F ou G.
Les ménages vivant dans des passoires thermiques voient leur pouvoir d’achat diminuer, face à une dépense énergétique plus importante. Les notaires constatent donc une décote de prix importante à l’achat, pour les passoires énergétiques. Les négociations peuvent être très avantageuses pour les acheteurs : elle dépasse les 10% dans le Grand Est et les Hauts-de-France par exemple. Le DPE est devenu un des principaux leviers de négociation pour tous les acheteurs.
En revanche, force est de constater que la baisse des prix ne finance pas encore les travaux de rénovation à engager.
Les acheteurs recherchent donc surtout une économie à court terme, sur le prix d’achat immobilier, plutôt qu’un amortissement des travaux sur le long terme. Certains acheteurs voient la négociation comme une marge de sécurité, qui permettra de payer les factures d’énergie pour les quelques années à venir, avant l’obligation des travaux.
Et s’il fallait attendre encore quelques années ?
Les primo acquéreurs et jeunes investisseurs ont du mal à accéder à la propriété et au crédit immobilier. Les refus d’obtention de crédits continuent d’augmenter, et de bloquer l’accès à l’achat immobilier.
Les nouveaux profils des acheteurs sont principalement des investisseurs, multipropriétaires ou appartenant à la classe supérieure, qui peuvent acheter leur bien au comptant, ou obtenir un crédit sans difficulté.
En revanche, les ménages n’abandonnent pas leur volonté d’acheter dans l’immobilier, et ne remettront pas en cause leur projet : ils préfèrent attendre, mettre de côté, jusqu’à pouvoir emprunter et accéder à leur bien rêvé.
Aujourd’hui, la variation des prix n’est pas suffisamment importante pour suivre la perte de vitesse du marché de la vente. Le volume de transactions de logements anciens a diminué de 16,6% en un an. Nous n’avions pas connu cette baisse depuis plus 10 ans. Et une baisse des prix immobiliers entre 2% et 5% n’est pas suffisante aujourd’hui pour compenser la hausse des taux.
Et du côté des vendeurs, ces derniers ne veulent pas encore baisser leur prix. En particulier les propriétaires vendeurs qui ne possèdent qu’un bien. Mais rappelons qu’il ne faut pas spéculer sur une potentielle baisse des prix, et qu’il ne faut jamais attendre pour investir dans l’immobilier : à partir du moment où vous disposez d’une situation personnelle, professionnelle et de revenus stables, investissez !
Le marché de l’immobilier touristique est le seul qui semble résister. Les investissements immobiliers à la mer et à la montagne continuent de faire augmenter les prix : Nice connait une augmentation de +9,9% de ses prix ; Marseille +6% et Bayonne +5,7%.