La taxe foncière n’est pas comptabilisée dans le calcul du crédit immobilier, mais elle pèse de plus en plus lourd dans le budget des ménages qui achètent leur résidence principale ou qui investissent dans un bien immobilier. L’Union nationale des propriétaires immobiliers a réalisé une étude qui constate que le poids de la taxe foncière progresse ces dernières années. On fait le point.
La taxe foncière progresse
De manière générale, sur toute la France, la taxe foncière a augmenté en moyenne de 9,4% entre 2016 et 2021. Pour 2023, de grandes métropoles comme Paris, Lyon ou Bordeaux ont voté l’augmentation de la taxe foncière, notamment à cause de l’inflation. Les valeurs locatives cadastrales sont la base de calcul de la taxe foncière. Elles sont indexées sur l’indice des prix à la consommation harmonisée du mois de novembre qui précède la taxation. C’est ainsi que pour 2023, la variation de cet indice de prix annonce une hausse de 7,1% de cette base de calcul. Mais attention, cela ne signifie pas que la taxe d’habitation va être augmentée de 7% pour tous les propriétaires. Le montant réel de cette taxe varie aussi en fonction des taux d’imposition votés par les collectivités locales. Son calcul n’est donc pas si simple.
Une taxe très variable
Les propriétaires n’arrivent pas toujours à anticiper la taxe foncière. En effet, entre son calcul complexe et les variations fréquentes, difficile de savoir à quoi s’attendre à la fin de l’année.
Les experts courtiers Meilleurstaux ont réalisé une étude pour mieux l’appréhender. Dans cette étude, ils ont comparé la taxe foncière de 2022 dans les 20 plus grandes métropoles de France à la mensualité de prêt pour devenir propriétaire d’un appartement de 70 m². Cette mensualité varie en fonction des villes, puisque le prix au mètre carré n’est pas le même. Il faut prendre en compte, par exemple, 1 544€ le m2 pour Saint-Etienne, contre 11 211€ à Paris. Un taux moyen de 3,4% sur 20 ans hors assurance emprunteur a été appliqué pour cette étude de cas.
Résultat de cette analyse ? L’année dernière, la taxe foncière représentait environ une mensualité de crédit. En 2022, elle était d’environ 111€ par mois, contre 105€ en 2021. La taxe foncière augmente depuis 2018, et représente jusqu’à deux mensualités dans certaines villes, comme Saint-Etienne et Nîmes.
Vous retrouverez ci-dessous la taxe foncière annuelle moyenne en 2022 dans les 20 plus grandes villes de France et le poids de cette taxe dans le budget des emprunteurs.
Par exemple, comme on peut le constater, à Nîmes, avec une taxe foncière moyenne à 1 674€ et une mensualité de prêt à 847€, la taxe foncière représentait 2 mensualités de crédit immobilier pour l’achat d’un appartement de 70 m².
Une taxe foncière plus faible dans les grandes villes
À l’inverse, le poids de la taxe foncière est moins important dans les grandes villes comme Paris, Lyon et Nice. Il ne représente que 0,2 ; 0,4 et 0,5 mensualité de crédit immobilier nécessaire dans le cadre de l’achat d’un appartement de 70 m². Cela ne signifie pas pour autant que la taxe foncière est faible dans ces villes. Rappelons que le prix de l’immobilier dans ces villes est très élevé. Ainsi, le poids de la taxe foncière se retrouve faible par rapport au prix de l’immobilier. Les experts de Meilleurstaux expliquent par exemple que “A Paris, la taxe foncière en 2022 était d'à peine 770 euros, soit un montant mensuel de 64 euros « seulement ». Cependant, la mensualité de l'emprunt bancaire s'élève à 4.511 euros pour le financement d'un 70 mètres carrés”.
Propriétaire lecteur, quand allez-vous payer cette taxe foncière ?
La taxe foncière sera disponible sur le site impôt.gouv à compter du 30 août pour les contribuables non mensualisés, et à partir du 22 septembre pour les contribuables mensualisés. Concernant la version papier, elle sera envoyée entre le 23 août et le 26 septembre pour les non mensualisés, et entre le 18 septembre et le 6 octobre pour les mensualisés.
Plusieurs dates limites sont valables pour le paiement de la taxe foncière pour les non mensualisés, veillez donc bien à la payer dans les temps si vous êtes concernés :
- si vous ne la payez pas en ligne, vous avez jusqu’au 16 octobre pour la rembourser,
- si vous la payez en ligne, vous avez jusqu’au 21 octobre pour la payer.