Le marché locatif français traverse une période particulièrement tendue, avec une offre qui peine à satisfaire une demande croissante. Cette tension est palpable dans les grandes villes et exacerbée par des lois qui restreignent les bailleurs.
L'offre de logements meublés en chute libre
SeLoger rapporte une diminution alarmante de l'offre de biens meublés, avec une baisse de 36 % en deux ans.
À Paris, c’est encore pire : l'offre a chuté de 50 % en un an. La tendance pousse les prix à la hausse et complique la recherche pour les locataires.
À quoi est due cette crise ?
La situation actuelle résulte d'une combinaison de facteurs :
- L’augmentation des taux d'intérêt ;
- Des contraintes sur les passoires thermiques ;
- Des difficultés pour lutter contre les locataires mauvais payeurs ;
- L’encadrement des loyers dans certaines villes qui casse la rentabilité pour les investisseurs ;
- L'attrait pour la location saisonnière à l'approche des Jeux Olympiques de Paris.
Ces éléments ont créé un environnement où l'offre ne peut tout simplement pas suivre la demande.
Des conséquences directes sur les loyers
La raréfaction des biens disponibles a entraîné une augmentation des loyers de 3,5 % en 2023. Néanmoins, cette hausse est plafonnée par l’IRL : l’Indice de Référence des Loyers de l’INSEE.
Si le marché agissait librement, la hausse serait bien plus importante.
La situation est encore pire à Paris où le manque de logements a été accentué par l'encadrement des loyers et la spéculation autour des Jeux Olympiques.
Une demande qui explose
Selon le dernier baromètre de Lodgis (spécialiste de la location meublée), la demande pour les logements meublés a connu une hausse spectaculaire de 18 % en 2023, avec une accentuation notable à Paris.
Dans la capitale, trouver un studio meublé est presque mission impossible. Cela nécessite en moyenne six mois de recherche.
Cette frénésie pour les meublés, qui captent désormais 65 % des recherches chez Lodgis, est exacerbée par un déclin spectaculaire de l'offre, qui a chuté de 20 % sur l'ensemble du territoire français.
Cette tension entre une demande croissante et une offre qui chute entraîne une situation de plus en plus critique pour les aspirants locataires, notamment dans les villes où le phénomène est le plus marqué.
Vers une éventuelle amélioration ?
Les professionnels de l'immobilier espèrent une détente du marché après les Jeux Olympiques de 2024, période après laquelle une partie des biens actuellement réservés à la location saisonnière pourrait revenir sur le marché de la longue durée.
De plus, la récente révision des critères des passoires thermiques pourrait augmenter l'offre disponible.