Les taux d’intérêts des crédits immobiliers continuent d’augmenter, mais il y a une amélioration concernant les accords de crédits immobiliers, en ce mois d'octobre. Et si vous pouviez contracter votre crédit ? On fait le point.
Des taux d’intérêts toujours en hausse
L’inflation impacte fortement le pouvoir d’achat des ménages. Sur un an, en septembre 2023, l’indice des prix à la consommation a augmenté de 5,6 %, après une augmentation de +5,7 % en août, d’après l’INSEE.
Les taux d’intérêts immobiliers continuent également d’augmenter, selon plusieurs spécialistes en courtage immobilier. La directrice générale de CAPFI a annoncé que les taux d’intérêts moyens sur 20 ans sont passés de 3,94 % en août, à 4,05 % en septembre, tandis que ceux sur 25 ans sont passés de 4,09 % à 4,17 %.
Les experts Empruntis font le même constat, avec une hausse de 15 points du taux moyen appliqué pour un crédit immobilier sur 20 ans. Mais ces chiffres sont à nuancer, car les écarts entre les banques sont très importants. Les taux moyens les plus faibles sont affichés à 3,6 %, tandis que les plus élevés sont à 5,34 %.
Le motif ? Les banques continuent de renchérir leurs conditions de refinancement. La Banque Centrale Européenne a augmenté ses taux directeurs de 25 points de base, en septembre. Ainsi, le taux de refinancement, qui était à 0 % l’année dernière, est désormais à 4,5 %.
De plus, la revue mensuelle du taux d’usure, qui correspond au taux maximum auxquels les banques peuvent prêter, redonne un souffle aux banques. Il est à 5,8 % ce mois-ci (octobre 2023). Rappelons qu’il était à seulement 3,57 % en janvier dernier. Cette hausse est donc primordiale pour redonner un second souffle au marché du crédit immobilier, mais reste encore insuffisante pour satisfaire un maximum de ménages.
Une hausse qui n’est pas partagée par tous les experts
En ce début d’octobre, plusieurs courtiers ont remarqué des petits changements positifs pour les demandeurs de crédits immobiliers. Les taux augmentent, mais à un rythme modéré, avec des hausses de seulement 0,10 % à 0,25 %, contre des augmentations allant jusqu’à 0,4 % le mois précédent.
Du côté d’Artemis courtage, les taux de crédits immobiliers moyens sur 20 ans ont atteint 4,4 %, ce qui correspond à une augmentation de seulement 0,2 points sur un mois.
Des banques ont décidé d’octroyer plus de crédits immobiliers, et de financer des dossiers qui n’étaient plus finançables ces derniers mois. On pense notamment à la Société Générale et à la Banque Postale, qui ont assoupli leurs conditions d’octroi de crédit immobilier.
Certaines banques acceptent même d’étudier des dossiers financés à 110 % ; tandis que d’autres lèvent leurs restrictions sur les critères de revenus minimum et le montant maximum financé.
En tant qu'investisseur emprunteur, vous avez donc tout intérêt à faire appel à un courtier, afin d'évaluer au mieux vos possibilités de prêt, et de trouver la meilleure offre de crédit immobilier. Votre projet n'était pas finançable ces derniers mois ? Il l'est peut-être devenu aujourd'hui, auprès d'une autre banque !
Il est cependant impossible de savoir si cette amélioration va continuer dans le temps. Le ministre de l’Économie a annoncé un assouplissement des conditions d’accès au prêt à taux zéro, ce qui devrait permettre à 6 millions d’emprunteurs d’y accéder. Le premier ministre a évoqué la possibilité de créer un prêt à taux bonifié, qui serait pris en charge en partie par les banques ou l’État, pour aider les foyers modestes à accéder à l’achat immobilier.
On devrait encore connaître une remontée des taux d’intérêts, et on pourrait atteindre les 5 % d’ici à la fin de l’année, d’après les experts immobiliers.
Du côté des restrictions fixées...
La Banque Centrale Européenne ne devrait pas assouplir les restrictions fixées sur leurs politiques monétaires, ce qui pourrait faire, à nouveau, chuter la production de crédit. En plus de cela, la revue du taux d’usure mensuelle n’est pas infinie, alors même qu’elle permet aux banques de retrouver un niveau de rentabilité. La revue du taux d’usure mensuelle devrait en effet s’arrêter en décembre, et reprendra un rythme trimestriel en 2024, ce qui pourrait bloquer le financement de nouveaux dossiers. En plus de cela, le Haut Conseil de Stabilité Financière n’a pas prévu d’assouplir ses conditions de critères d’octroi de crédit immobilier, limitant la durée d’emprunt à 25 ans et le taux d’endettement à 35 %.
En définitive, il faudrait une baisse des prix immobiliers pour contrer la hausse des taux et la baisse du pouvoir d’achat immobilier.