Devenir propriétaire devient de plus en plus difficile. Augmentation des taux d’intérêts des crédits immobiliers, ralentissement de l’accord des crédits par les banques, changement des offres… Le pouvoir d’achat immobilier des Français diminue. Aujourd’hui, on évoque 3 freins dans la demande de crédit immobilier.
Frein n°1 : des apports personnels trop faibles
Aujourd’hui, et sauf cas exceptionnel, l’accès au crédit immobilier sans apport ou le prêt à 110 % est devenu inaccessible : il n’est plus possible d’obtenir un financement incluant le prix du bien et tous les frais liés : notaire, agence, garanties bancaires, etc.
Et actuellement, si vous ne disposez pas d’un apport personnel suffisant, vous connaîtrez probablement un refus de crédit immobilier. Tous les profils d’emprunteurs sont concernés. Les primo-accédants disposant d’un apport personnel équivalent à 20 % du coût total de l’emprunt, d’une situation professionnelle stable, et d’un projet solide, sont financés.
Les établissements bancaires ne veulent pas prendre de risque en finançant des projets et des profils qui ne sont pas suffisamment solides et sécurisés.
En un an, l’apport personnel moyen attendu par les banques est passé de 53 000€ à 68 000€, sur une période identique. Et l’allongement de la durée d’emprunt n’est pas suffisant pour compenser la hausse des prix des logements et des taux d’intérêts.
Mais cet apport personnel continue de varier. Les politiques des banques sont propres à elles-mêmes, et certaines refuseront d’accorder un crédit immobilier à un particulier qui ne dispose pas d’au moins 10 % du prix du bien en apport, tandis que d’autres accepteront.
En réalité, les banques veulent être rassurées, et ont besoin que les emprunteurs épargnent rationnellement avant de lancer leur projet.
Finalement, les ménages les plus aisés sont favorisés dans les accords de crédits immobiliers et dans leurs projets immobiliers. La production de crédit a été divisée par 2 aujourd’hui, tandis que les transactions immobilières se maintiennent. Les acquisitions actuelles sont faites sans crédit, ou via un apport plus important.
Frein n°2 : une mauvaise note énergétique
De nombreuses demandes de prêts sont refusées pour l’achat d’appartements classés F ou G dans leur diagnostic de performance énergétique. En effet, l’apport ou le prêt doivent couvrir les travaux nécessaires pour remettre le bien dans un bon DPE, qui n’interdit pas sa location. Les banques ne veulent pas prendre de risque, notamment avec des investisseurs susceptibles de revendre leur bien dans moins de 3 ans, sans faire des travaux, puisqu’ils se verraient perdre de la valeur et donc de l’argent.
Aujourd’hui, le DPE est ancré dans le barème des taux des banques. Les banques incitent indirectement les emprunteurs à se tourner vers l’achat de biens avec de bonnes performances énergétiques.
Pour palier à ça, d’autres banques proposent des solutions de financement des travaux.
Frein n°3 : la modification du prêt à taux zéro
Le prêt à taux zéro devait être supprimé à partir du 1ᵉʳ janvier prochain, car il est jugé trop coûteux par les pouvoirs publics. Il est prolongé jusqu’à 2027, pour favoriser l’accès à l’immobilier aux primo-accédants, mais il sera consacré au financement d’appartements dans le neuf en zone tendue et dans l’ancien rénové en zone détendue.
Les emprunteurs ne pourront donc plus financer la construction de maisons individuelles via le prêt à taux zéro. Et les professionnels dénoncent cette nouvelle règle, puisque cela vient réduire l’accès aux crédits immobiliers pour les ménages moyens qui s’excentrent des villes pour s’installer en banlieue.
Cette nouvelle règle doit encore être validée par la loi de finances de 2024 pour prendre effet et n’impactera ces catégories d’emprunteurs qu’à partir de l’année prochaine. Anticipez donc vos projets immobiliers et ne les repoussez plus pour ne pas avoir de mauvaises surprises !