Le dispositif Pinel, lancé en 2014 pour stimuler l’investissement locatif dans l’immobilier neuf, arrive à son terme fin 2024.
Son objectif principal était de répondre à la crise du logement en incitant les particuliers à investir tout en bénéficiant d’une réduction d’impôt.
Pourtant, selon un récent rapport de la Cour des comptes, ce dispositif n'a pas pleinement atteint ses objectifs.
Voici un aperçu des chiffres et conclusions clés qui illustrent son impact et ses limites.
1. Un coût élevé pour les finances publiques
Depuis son lancement, le dispositif Pinel a coûté près de 7,3 milliards d’euros aux finances publiques.
Cette somme représente la réduction d’impôt accordée aux investisseurs qui respectent les conditions du dispositif, notamment la mise en location de leur bien pendant une durée minimale de six ans à des loyers plafonnés.
Si le dispositif a indéniablement permis de soutenir la construction de logements neufs, son coût élevé fait aujourd'hui l'objet de vives critiques, notamment dans un contexte budgétaire tendu.
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2. Un dispositif réservé aux ménages aisés
Le rapport de la Cour des comptes met en évidence que la majorité des investisseurs Pinel sont des personnes parmi les plus aisées.
En effet, 69 % des investisseurs font partie des 10 % des ménages ayant les revenus les plus élevés. Cette concentration de l’avantage fiscal auprès d’une petite fraction de la population soulève des interrogations sur l'équité du dispositif.
De plus, la majorité des bénéficiaires du Pinel sont déjà propriétaires de leur résidence principale, ce qui renforce l’idée que ce dispositif a surtout été utilisé comme un outil de défiscalisation plutôt qu’un levier pour résoudre la crise du logement.
3. Des objectifs de construction imparfaits
Le dispositif Pinel a contribué à la construction de logements, mais les résultats sont loin des objectifs initiaux.
Selon les estimations, entre 42 000 et 550 000 logements auraient été construits grâce à cette mesure entre 2014 et 2020. Cependant, en raison du manque de données précises, il est difficile de chiffrer l’impact réel du dispositif sur la construction.
Ce flou laisse penser que le Pinel n’a pas été aussi efficace qu’espéré pour répondre à la demande de logements, notamment dans les zones les plus tendues.
4. Une répartition géographique inégale
Une autre critique majeure du Pinel concerne l’emplacement des biens construits.
Si le dispositif visait à soutenir les zones en tension, seule une petite partie des logements Pinel se trouve dans les zones dites "très tendues".
Environ 56 % des logements Pinel se situent en zone B1, des zones où la demande locative est souvent moins forte. En revanche, seulement 4 % des biens Pinel sont en zone A bis, qui englobe les régions où la pression immobilière est la plus forte, comme Paris.
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5. Un impact limité sur les prix
Le rapport note que les loyers des logements Pinel sont souvent inférieurs aux plafonds requis, ce qui pourrait laisser penser que le dispositif a aidé à maintenir des niveaux de loyers modérés.
Cependant, le rapport de la Cour des comptes indique également que les logements Pinel, bien que moins chers que ceux du marché libre, ont eu tendance à faire monter les prix dans des quartiers moins prisés, tout en jouant un rôle modérateur dans les zones plus tendues.
Conclusion : un dispositif à renouveler ?
Alors que le dispositif Pinel touche à sa fin, il est clair qu’il n’a pas pleinement atteint ses objectifs.
Si le Pinel a permis de soutenir la construction de logements neufs et a fourni une réduction d’impôt attractive pour les investisseurs, son efficacité en termes de réponse à la crise du logement reste discutable.
Dans l'immédiat, le gouvernement envisage d'autres solutions pour pallier la crise immobilière, notamment en mobilisant davantage les investisseurs institutionnels.