C’est la fin du mois de novembre, mais aussi et surtout la fin de l’année ! Des taux de crédits toujours plus haut, un ajustement des critères d’octroi de crédit immobilier qui n’est pas à la hauteur… On fait le point sur l’actualité des crédits immobiliers.
Les autorités veulent relancer le crédit immobilier…
Mais les nouvelles mesures prises par le Haut Conseil de Stabilité Financière ne sont pas à la hauteur. En effet, ce lundi, trois ajustements techniques aux normes actuelles ont été élaborés pour accorder plus de prêts avant la fin de l’année et entreront en vigueur dans quelques jours. Le HCSF souhaite éliminer tous les obstacles techniques qui réduisent la distribution des crédits immobiliers.
Ajustement n°1
La durée maximale d’emprunt s’allonge de 2 ans, pour passer de 25 ans à 27 ans, dans le cas où il y aurait de gros travaux de rénovation. C’était possible avant, dans le cas où le montant des travaux équivalait à 25% du crédit total. Aujourd’hui, le seuil a diminué à 10%, du montant du crédit total, ce qui va faciliter l’achat immobilier pour certains ménages, qui pourront privilégier le choix de biens qui nécessitent de gros travaux de rénovation énergétique.
Le HCSF accorde également aux banques la possibilité d’exclure la charge d’intérêt associée au prêt-relai, dans le calcul du taux d’endettement. Pour rappel, le taux d’endettement ne doit pas dépasser les 35%.
Ajustement n°2
Il concerne les prêts-relais. Ces derniers sont accordés au cours d’un projet d’achat-revente, et permettent d’acheter un nouveau bien avant de céder l’ancien. Cela représente environ 8% de la production de crédit immobilier.
Entre hausse des taux et allongement de délais de ventes de biens, les conditions d’octrois de prêts-relais se sont durcis. Une nouvelle mesure vient d’être évoquée pour permettre de lever ces difficultés, dans le cas où le montant du prêt ne dépassera pas 80% du crédit total.
Ajustement n°3
Les banques auront plus de souplesse pour appliquer la dérogation de 20% des dossiers aux conditions d’octroi de crédit actuelles (pour rappel, la durée de l’emprunt ne peut pas dépasser 25 ans, et 35% de taux d’endettement). Ce ratio de 20% pourra être calculé sur neuf mois, contre un seul trimestre auparavant.
Les courtiers considèrent que ces ajustements ne sont pas à la hauteur, et ne seront pas suffisants face aux manques d’accords de crédits immobiliers. Le gouverneur de la Banque de France assure avoir pris des décisions raisonnables et pragmatiques. Il regrette même que certaines flexibilités offertes auprès des banques ne soient pas pleinement utilisées, comme la possibilité de contourner les critères d’octroi de crédit pour 20% des dossiers. Au troisième trimestre, c’est seulement 14% des dossiers qui ont été utilisés. Plus de crédits immobiliers auraient donc pu être accordés.
En revanche, d’après les banques, la baisse de la production de crédit est principalement liée à la demande, car le pouvoir d’achat immobilier des ménages baisse.
Du côté des taux immobiliers
Pour le taux d’usure, qui correspond au taux d’intérêt maximum légal que les banques sont autorisées à pratiquer lorsqu’elles accordent un crédit, la barre des 6% est atteinte et franchie pour les prêts immobiliers de plus de 20 ans. Ce n’était pas arrivé depuis plus de 10 ans.
Le taux d’usure est passé de 3,57% en janvier à 6,11% en moins d’un an, et connait ainsi une augmentation de 2,54 points.
Les taux de crédits immobiliers sont, quant à eux, proches des 4%. La révision mensuelle du taux d’usure a permis de limiter le nombre de dossiers refusés.
Les banques semblent pouvoir de nouveau prêter, en dégageant de la rentabilité sur les crédits accordés. Les emprunteurs constatent ainsi quelques baisses sur les taux proposés par les établissements bancaires.
Ainsi, en décembre, les banques cherchent à proposer des conditions de crédits immobiliers plus favorables. Mais la production de crédit immobilier est, quant à elle, à la baisse, puisqu’elle est passée de 9,9 milliards en août, à 9,2 milliards d’euros en septembre.
Les ajustements apportés aux conditions d’octroi de crédits immobiliers vont-ils faciliter l’accès aux crédits immobiliers pour les ménages français ? Comme évoqués précédemment, les courtiers n’en sont pas convaincus... Affaire à suivre. Mais n’oubliez pas qu’il n’y a pas de bons moments pour investir dans l’immobilier locatif, si ce n’est maintenant. Si vous avez la capacité financière et une situation personnelle et professionnelle qui vous le permet, faites votre demande de crédit immobilier !