Les taux d’emprunts augmentent depuis plusieurs mois, et ce n’est pas sans conséquence sur la capacité des Français à emprunter et donc sur leur pouvoir d’achat immobilier. Conséquence ? Dans certaines villes de France, les investisseurs perdent de la surface en fonction de leur budget. On fait le point sur le dernier mois écoulé.
Emprunter pour investir : un parcours du combattant ?
Sans surprise, l’augmentation des taux impacte la capacité des Français à emprunter. Comme vous le savez, les banques choisissent ou non d’accorder le crédit, en fonction de la situation de l’emprunteur et des critères imposés par la Banque de France. Et les accords de crédit commencent à se réduire pour les ménages les plus fragiles, tandis que ceux susceptibles de pouvoir encore emprunter voient leur pouvoir d’achat immobilier diminuer. Meilleurtaux a ainsi constaté que les 20 plus grandes villes de France ont directement été impactées par la hausse des taux. Le pouvoir d’achat immobilier a baissé, faisant ainsi perdre plusieurs mètres carrés aux futurs acquéreurs. Certaines villes vont même jusqu’à perdre une pièce.
Les emprunteurs des cinq dernières années ont connu des taux historiquement bas, leur permettant de devenir propriétaire pour des coûts presque nuls. Cette époque est terminée. Meilleurtaux a mené une enquête pour connaître l’impact du pouvoir d’achat immobilier des foyers face à cette augmentation des taux. Ils sont partis du principe que l’emprunteur disposait d’un salaire de 3 000 € net, avec une capacité de remboursement du prêt de 1 000 € par mois. Il peut ainsi emprunter 209 222 €, sur 20 ans, avec un taux de 1,4 % en juin 2022, contre 0,7 % en décembre 2021.
Dans quelles villes le pouvoir d’achat immobilier de l’emprunteur est-il le plus impacté ?
Saint-Etienne arrive en tête du classement :
- en décembre 2021, notre emprunteur témoin pouvait acquérir une surface de 150 m², avec un prix au m2 moyen à 1492 €,
- aujourd’hui, en juin 2022, ce même emprunteur peut acquérir une surface de 136 m², il perd ainsi 14 m², soit l’équivalent d’une chambre dans une colocation, dans le cas où il ferait un investissement immobilier locatif.
Cette perte est générée par deux facteurs principaux : la hausse des taux, comme évoquée précédemment, mais aussi l’augmentation du prix au mètre carré.
Les villes victimes de cette baisse du pouvoir d’achat immobilier
Dans ce classement, on retrouve :
Un impact plus important sur les villes moyennes
On assiste aujourd’hui à un rattrapage des prix immobiliers. Des villes comme Saint-Etienne, Le Havre, Le Mans, Dijon… étaient moins prisées par les futurs propriétaires et investisseurs. Il y a plusieurs mois, voire plusieurs années, ces villes affichaient les prix au m² les moins élevés. La demande a explosé de par les propriétaires victimes des confinements, en quête de verdure et d’espaces plus grands, mais aussi les investisseurs, qui ont détecté le vrai pouvoir d’investir dans ces villes. On assiste donc à un rééquilibrage des prix au m² et du pouvoir d’achat immobilier dans ces différentes villes.
Du côté des grandes métropoles
Le pouvoir d’achat immobilier résiste. Par exemple, et pour comparer, Lyon se voit perdre seulement 2 m², comme Bordeaux et Paris. Dans la capitale, notre investisseur pris pour exemple ici peut toujours acquérir un studio de 19 m², pour des mensualités de 1 000 €. Pour rappel, à Paris, les prix immobiliers connaissent une légère baisse, avec 11 260 € le mètre carré en juin 2022, contre 11 496 € le mètre carré fin 2021.
En revanche, futurs investisseurs qui nous lisent, n’oubliez pas qu’investir dans l’immobilier est un projet qui doit être pris en compte dans sa globalité : bien que les taux augmentent, et que cela impacte également votre potentiel pouvoir d’achat immobilier, il ne faut pas oublier que les taux restent encore faibles. N’attendez pas leur explosion pour vous lancer. La plus grande erreur que vous pourriez faire aujourd’hui, c’est de ne pas investir, alors que vous en avez la capacité financière. Entourez-vous des bonnes personnes et lancez-vous.