Le marché de l’immobilier évolue : il s’essouffle dans certaines grandes agglomérations, tandis qu’il reste dynamique dans certaines zones rurales de France. Chaque année, le printemps est synonyme de regain d’activité pour le marché immobilier. Cette année déroge à la règle : les prix ont augmenté de 0,3 % ce mois-ci, contre une hausse de 0,7 % sur la même période les années précédentes.
On constate de fortes disparités quant à l’évolution des prix dans l’immobilier, partout en France. Faisons le point.
Du côté des grandes agglomérations
Ceux sont elles qui sont le plus touchées par la baisse du dynamisme du marché immobilier. En effet, les prix immobiliers ont augmenté de seulement 0,7 %, soit deux fois mois que l’année précédente, sur la même période.
Des grandes villes voient même leur prix immobiliers diminuer entre avril et mai. C’est le cas de :
- Nantes, qui diminue de 0,1 %, avec un prix au m2 moyen qui passe à 4 143€,
- Toulouse, qui perd 0,2 %, en stabilisant son prix au m2 moyen à 3 818€,
- Nice, où les prix au m2 diminuent de 0,5 % pour être en moyenne à 4 770€
- Lille, qui perd également 0,3 %, et qui affiche un prix au m2 moyen à 3 443€,
- Et enfin Paris, qui diminue de 0,2 % pour connaître un prix au m2 moyen à 10 170€.
Il ne faut pas perdre de vue qu’il s’agit de prix au m2 moyen, ne prenant pas en compte les quartiers et arrondissements dans lesquels se trouvent les biens immobiliers. Pour mieux comprendre cette nuance, vous trouverez ci-dessous une carte de Paris, regroupant les prix moyen au m2 par arrondissement. Ainsi, le 6° arrondissement affiche en moyenne 14 252€ du m2, tandis que le 19° arrondissement se situe en dessous de la barre des 10 000€ le m2, avec une moyenne à 9 243€.
D’autres grandes villes se démarquent et voient leur prix au m2 moyen augmenter. On pense notamment à :
- Strasbourg, qui prend +0,8 %, avec une moyenne à 3 692 € par m2,
- Rennes, qui continue de voir ses prix immobiliers croitre de 0,3 %, avec une moyenne de 4 244€ le m2,
- ou bien encore Marseille, une ville qui n’a plus rien à prouver pour l’investissement immobilier locatif et qui prend encore 0,9 % ce mois-ci, avec un prix au m2 moyen de 3467 €.
Sur la carte ci-dessous, vous retrouverez le récapitulatif de l’évolution des prix immobiliers dans les grandes agglomérations de France, partagé par le baromètre Meilleurs Agents en mai.
Du côté des zones rurales
À l’inverse, les zones rurales connaissent “l’euphorie” du printemps sur l’immobilier. Elles connaissent une augmentation moyenne de leur prix immobilier de 0,9 %, un nouveau record depuis la crise sanitaire engendrée par le covid. En avril 2019, par comparaison, les prix immobiliers augmentaient seulement de 0,1 %.
Cette augmentation s’explique par la volonté des Français de déménager dans des zones rurales, bien plus excentrées des grandes villes. En deux ans, les prix immobiliers ont augmenté de 17 %, en passant de 1521 € par m2 en moyenne à 1780 € aujourd’hui.
Du côté des taux et de l’investissement immobilier
Si vous suivez assidûment l’actualité immobilière, vous n’avez pas manqué cette information : les taux de crédits immobiliers continuent de croître, après avoir connu des années de baisse records. Si vous souhaitez emprunter sur 20 ans, aujourd’hui, le taux moyen de crédit immobilier se porte à 1,45 %, soit 0,45 % de plus que l’année dernière, sur la même période. Cette augmentation est liée à l’augmentation des taux obligatoires, mais aussi aux nouvelles restrictions de la banque centrale européenne.
En termes de pouvoir d’achat immobilier, cela signifie que les Français perdent 5 % de leur capacité d’emprunt immobilier, pour un prêt immobilier étalé sur 20 ans.
Une baisse modérée
Cette diminution des prix immobiliers dans les grandes agglomérations devrait rester cependant modérée. Il ne faut pas oublier que la pierre est une valeur refuge privilégiée par les Français pour se protéger de l’inflation. Les taux d’emprunt réels restent négatifs, ce qui va permettre aux ménages moins restreints financièrement de continuer de se positionner sur des projets immobiliers.